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Littérature et poésie - Chemins de traverse
CHEMINS DE TRAVERSE



Quand les jours sont givrés et que les matins dessillent les yeux des dieux, il n'y a plus moyen de retrouver ses âmes. Et si seulement les statues bougeaient ! Nous irions chanter les mots qui ne nous viennent que lorsque la pluie cesse. Les cravates c'est joli, mais ça ne tient pas lieu de porte-plume. Un crayon et un lit, pour rien. Achète toutes les pierres qui s'entassent sur ton chemin, elles pourront servir un jour à écraser les cafards qui courent dans ma tête. Je n'aurai plus rien à dire ? Tant mieux, parce que je n'ai plus de bouche. Je l'ai laissé en gage chez un vieux pingre qui détenait la vérité. Attachons nos ceintures, quand on s'écrasera au moins on restera sur nos sièges. Tu ne crois plus que le monde est là, présent ? Qu'est ce que ça peut faire, puisque tu n'as pas d'aile. Prends du riz tous les matins et pense que la Chine c'est loin, peut être qu'un jour tu pourras voler. J'ai accroché tous les mots dans ma chemise, et le col me serrait, j'ai failli m'étrangler avec mes propres mots. Le ménage est à faire, et s'il reste encore de la poussière, c'est que nous n'aurons pas assez tendu le fil. Non mais, pour qui ils se prennent ? Tu les vois courir, la mer ira plus vite qu'eux de toutes façons. Jamais il ne m'a été permis d'écouter les cris des oiseaux fous qui encombrent les bibliothèques, ça faisait trop de bruit, parait-il, alors qu'une simple allumette y foutra le feu, à ces foutus monuments de bronze. Il faudrait commencer à prévoir et prendre ses dispositions pour cacher les années qui nous restent. Ne vous en faites pas, à la hauteur de votre nez, il ne se passe rien ou si peu de choses. La lune a encore essayé de se décrocher, il est urgent d'aller la caresser. Les mains qui tapent sur le tambour ne s'arrêteront donc jamais. C'est le boucan perpétuel, le rythme dingue qui suce le temps. Et si le temps s'effondrait, hein ? C'est moche un oiseau qui ne veut plus copuler, la forêt se dépeuple et nos joies n'ont plus d'alibi. Quand on pense que trois mille ans suffisent à civiliser, on n'ose même plus rêver. La seule carte essentielle, c'est l'as, elle sert à casser la gueule au roi, et la dame peut être grimpée tranquillement par le valet. Un soir, il n'y aura plus personne pour lire par-dessus mon épaule, et si mon épaule continue quand même à exister, elle y mettra de la bonne volonté. J'ignore encore comment les poissons remontent dans les tuyaux, mais ils remontent, tous les jours, si vous ouvrez bien grand les oreilles que vous avez dans la tête, dans la tête pas sur les côtés, vous les entendrez. Ils se racontent des histoires scatologiques et ça les fait tellement rire que la plupart du temps ils se noient, ce qui fait que le poisson est si cher sur les marchés. Les ordinateurs n'existent que pour dire si les ordinateurs doivent exister. Nous décréterons, à minuit, demain, si ça se trouve, que les ordinateurs n'existent plus, ils vont être bien emmerdés, ils seront obligés d'apprendre à danser, la danse des ordinateurs est un spectacle qu'il ne faudra pas manquer. Les places seront affreusement chères.
Le sexe des anges est énorme. La seule justification du vent, c'est qu'il permet de soulever la jupe des fleurs, l'obscénité ainsi satisfaite on peut tranquillement remonter son froc et y aller de son petit couplet sur la nature. La dernière fois que j'ai vu une chanson, j'ai eu tellement peur qu'elle s'est enfuie. Il n'y a plus de place pour les chemins perdus, les morts sont tellement encombrants qu'on devrait bien les laisser dans un coin spécialement fait pour eux, on appellerait ça un cimetière par exemple, ça permettrait à la littérature de trouver de nouveaux débouchés. On devrait construire des baleines plus grandes, les Américains n'y comprendraient plus rien, et, qui sait, ils ressusciteraient peut-être les indiens. Le temps d'aller tirer la chaîne et plus rien n'est pareil. On se permet de rectifier les formes quand je ne suis pas là. Le rond n'est plus rond, il ne veut plus tourner. Si j'entends rire, je vous confisquerais vos triangles et vos lunettes et la prochaine fois que le ciel tombera, vous aurez l'air malin, hein ? Pour aller jusqu'au bout, il faut tourner à gauche. Les arbres du pouvoir sont pourris, on ne pourra même pas en faire des planches, on brûlera tout, ça ne réchauffera pas beaucoup. La chaleur oui bien sûr, mais pour en jouir, le sexe ne suffit pas, il faut en plus avoir un ventre, et une poitrine et, à la rigueur, une tête. On verra bien si les lois continueront à s'habiller le jour où on les étouffera sous le lierre. Et une loi toute nue, c'est pas beau à voir. Y'aura plus de casque pour leur couvrir la gueule. Révoqués, les casques. Nous, quand on est nu, au moins on plait. Enfin, quelquefois. Vous ne pourrez jamais deviner si les rideaux du temps sont ouverts ou fermés et quand ils vous coinceront les doigts vous ne pourrez même plus m'appeler parce que je suis sourd, Je n'entends plus rien que le bruit de la mer qui est venu squattériser ma tête. Je trouve que si on enfonçait le chapeau des juges jusqu'à leur menton, la justice serait aussi bien rendue, ça vaudrait le coup d'essayer. La nuit, les frontières s'effacent, les cartographes ne devraient travailler que la nuit, la gueule des présidents au matin, plus de nations, plus de républiques, plus de chers administrés. N'allez pas vous imaginer que votre conscience ne vaut rien, elle a beaucoup de valeur au contraire, d'ailleurs, on vous en donne toujours un bon prix, elle aura au moins servi à quelque chose. Un lac c'est traître, ça se prend pour la mer, si vous croyez que je vais supporter cette mégalomanie longtemps. Quand tu auras compris, tu dormiras. Dors bien, mon petit, la révolution attendra bien encore un peu.

Jules

Date de création : 17/10/2004 @ 19:14
Dernière modification : 14/08/2007 @ 13:46
Catégorie : Littérature et poésie
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